Société chauvinoise de philosophie
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Patrick KESSEL

Éléments biographiques

vendredi 14 novembre 2008, par Secrétariat


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Patrick Kessel

Neveu du romancier Joseph Kessel [1], Patrick Kessel, né le 14 septembre 1929, fut pendant plusieurs années journaliste d’abord à France-Soir puis successivement à Paris-Match, L’Express, Libération (de la première époque), France Observateur (entre 1948 et le début des années 1960). Écrivain, son premier roman paraît chez Julliard (Le Bénéfice du doute, 1955). Le second, Les Ennemis publics (Julliard, 1957, rééd. L’Harmattan, 2003), restitue son itinéraire dans le milieu du journalisme et provoque de nombreux commentaires. Il dénonce dans plusieurs articles – dont certains censurés – la guerre d’Algérie et signe un petit ouvrage consacré au général Bugeaud, « soldat de l’ordre » (EFR, 1958). Cet intérêt pour la lutte du peuple algérien débouche sur un travail commun avec l’Italien Giovanni Pirelli, Le Peuple algérien et la guerre (Maspéro, 1963, rééd. L’Harmattan, 2003), recueil de témoignages dans la lignée de ses articles parus quelques années plus tôt. Au début des années 1960 il est l’administrateur de Révolution (1963-1965) lancée par Jacques Vergès, revue solidaire des combats des pays du Tiers-Monde et une des premières à introduire des textes « pro-chinois ».

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Le Prolétariat français avant Marx - 1

Pendant ces mêmes années, il s’intéresse de près à l’histoire de la Révolution française et des mouvements ouvriers du xixe siècle. Il est l’auteur d’une histoire remarquée de La Nuit du 4 août 1789 (1969, Arthaud). Albert Soboul comme Jean Tulard reconnurent la qualité de cet ouvrage, le seul en français de ce type consacré à la célèbre nuit de l’abolition des privilèges. Il élabore une vaste fresque de l’histoire du prolétariat du xviiie au xxe siècle dont seul le premier tome paraîtra (Le Prolétariat français avant Marx, Plon, 1968). En parallèle il débute une collaboration régulière avec Christian Bourgois en publiant plus d’une dizaine d’ouvrages dans la collection « 10/18 » tout au long des années 1970. Ces recueils de textes sont essentiellement tournés vers l’histoire des mouvements révolutionnaires, depuis la révolution française (Les « Gauchistes » de 89, 1969) jusqu’aux débats les plus contemporains (Le Mouvement « maoïste » en France, deux tomes, 1972-1978 ; Les Communistes albanais contre le révisionnisme, 1974), en passant par une grande variété de textes historiques (sur la Commune de Paris, l’échange de correspondances entre Sacco et Vanzetti...). Il est alors proche d’une sensibilité dite « marxiste-léniniste » à laquelle il restera fidèle. Lui-même éditeur à partir de 1972 avec le « Nouveau Bureau d’Édition », il publie de nombreux ouvrages de cette mouvance avec une importante ouverture sur l’international (Chine, Albanie, Chili, Guadeloupe, Allemagne...). Il ouvre dans le même temps à partir de 1978 « La Librairie internationale » (rue Boulard, dans le 14e arrondissement de Paris) et édite un Bulletin international (1ère série) qui cesse de paraître en même temps que ferme la librairie en 1985-86.

Jamais membre, à l’exception d’une brève période, d’un parti politique, il concevait son engagement éditorial et politique comme « compagnon de route » d’une cause mais en gardant toujours une indépendance qui lui permit d’être l’éditeur, le journaliste, le militant, l’historien que l’on connaissait.

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Guerre d’Algérie - Ecrits censurés, saisis, refusés

Habitant en Sarthe depuis le début des années 1990, il reprenait la publication du Bulletin international (2e série) et animait un collectif qui visait à fonder un centre d’études sur les mouvements ouvriers et paysans à l’aide d’une importante bibliothèque qu’il avait constituée tout au long de son existence. Il avait récemment publié ses textes sur la guerre d’Algérie jadis censurés (Guerre d’Algérie. Écrits censurés, saisis, refusés, L’Harmattan, 2003). Il continua jusqu’à ses derniers jours à porter un grand intérêt à l’histoire, notamment à celle du Parti communiste français. Il préparait un ouvrage volumineux, Aux couleurs de la France : le gâchis communiste où il devait traiter du rapport du PCF aux questions nationales et coloniales.

Notes

[1] Jean Patrick Kessel du côté de son état civil n’a rien à voir avec Patrick Kessel, journaliste et ancien grand maître du Grand Orient de France.


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