Société chauvinoise de philosophie
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Diderot dans le miroir de ses images - XIX-XXe siècles

Journée d’études - samedi 23 juin 2007 - Chauvigny

mercredi 18 avril 2007, par Eric Puisais, Paolo Quintili


Avec le concours de la revue électronique Filosofia Moderna


La figure de Diderot philosophe, prise à travers le filtre de ses interprétations plus ou moins « idéologiques », est peut-être la plus riche et changeante que l’histoire de la philosophie des Lumières nous présente. Comme l’ont montré les études plus récentes (Trousson, Saada et al.) l’image du philosophe est indissociable du miroir brisé des formes de réceptions qu’a connu sa pensée, dépendantes, surtout, non seulement du temps – différentes époques, moments divers de la lutte idéologique contre ou pour les « Lumières » – mais de l’espace aussi. L’émergence des cultures nationales, au XIXe siècle, a imposé une sorte de déclinaison géographique du matérialisme diderotien et de ses suites sur le terrain politique – pensée libertaire, antiesclavagisme etc. –, suivant les différentes régions de l’Europe et du monde.

Le XIXe siècle est donc incontestablement le siècle où se fige une multiplicité de reflets – plus que des véritables images – du philosophe, lesquels répondent, plus ou moins fidèlement, aux sollicitations éditoriales des ses œuvres publiées – en France et à l’étranger – et de leurs avatars. Du Diderot « tête de feu » de la France de la Restauration, au bon moraliste, auteur de théâtre, pour l’Allemagne de la Spätaufklärung et créateur du Neveu dans la Phénoménologie hégélienne (en savoir plus, au Diderot héros de la libre pensée, libérateur des préjugés religieux, pour les révolutionnaires de l’Italie de la Carboneria, au Diderot inspirateur, avec Rousseau, au Japon, des premiers mouvements de revendication des « droits de l’homme » : l’histoire de la réception du philosophe au XIXe siècle offre la variété la plus étonnante de contextes, où l’on peut évaluer l’envergure de son message d’émancipation critique, vers l’avenir au XXe siècle, et le destin de ces figures du philosopher qu’il ne cesse de proposer à nous, les « contemporains ».

Une (ou plusieurs ?) journée d’études voudrait creuser cet aspect du miroir idéologique des différentes facettes que la réception du philosophe présente aux XIXe et XXe siècle, jusqu’en 1951, date d’ouverture du fonds Vandeul à la BNF– le début du grand projet des Œuvres Complètes (pas encore achevé) – , et les différents reflets qu’il a pu susciter dans la culture philosophique des différents pays qu’il a su atteindre. Ce miroir et ces reflets sont les fondements et comme l’arrière-plan silencieux sur lequel se joue le travail d’interprétation et reinterprétation de la philosophie diderotienne aujourd’hui etc.


Programme
de la journée du 23 juin 2007
Bibliothèque de la Société chauvinoise de philosophie,
25 rue de Banfora 86300 Chauvigny
Accueil des participants : à partir de 9 heures

Matinée, 9h30-13h00
Présidence : Raymond TROUSSON

Jean-Claude BOURDIN, Comment (ne pas) hériter de Diderot

Pierre F. DALED, L’image de Diderot dans l’historiographie philosophique française du début du xixe siècle

Mariafranca SPALLANZANI Diderot, lu par Victor Cousin. Les censures du matérialisme

Anne SAADA, Diderot en Allemagne au xixe siècle

13 heures : pause déjeûner

Après-midi, 15h00-18h30
Présidence : Jean-Claude BOURDIN

Laetitia PERRET-TRUCHOT, Diderot dans les manuels scolaires au xixe s.

Raymond TROUSSON, Edme-Marie Caro : un philosophe spiritualiste lecteur de Diderot

Paolo QUINTILI, Diderot à Rome et sa réception en Italie aux xixe et xxe siècles, jusqu’à B. Croce et A. Gramsci

Éric PUISAIS, Lénine lecteur de Diderot

cloture des travaux : 19 heures
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