Programme 2007-2008
lundi 24 septembre 2007, par Emmanuel Chubilleau
En continuité avec le programme de l’an passé, sur les sources de la pensée de Marx et Engels, les séances de cette année consisteront en lectures suivies.
Le programme se dédoublera en deux séries relativement indépendantes, l’une portant sur le développement de la pensée d’Engels, à travers ses écrits « de jeunesse », l’autre consistant en une lecture suivie de la Misère de la philosophie, que Marx fit paraître à Paris et Bruxelles en 1847.
Trois séances « introductives » conduiront progressivement à ces deux séries : on y procédera à quelques rappels sur « le jeune Marx », puis à une présentation des problèmes que soulève l’approche du parcours de jeunesse d’Engels, enfin à un historique de leurs premières rencontres, à Paris puis à Bruxelles : c’est à partir du travail qu’ils accomplirent ensemble dans cette brève période (de l’aventure malheureuse de la revue Annales franco-allemandes aux manuscrits abandonnés de l’Idéologie allemande) que l’on bifurquera, entre d’un côté une « remontée » en amont, sur le parcours du jeune Engels, de l’autre côté, en aval, sur le premier ouvrage qui sortit et fut publié à partir de cet « atelier bruxellois » par Marx, la Misère de la philosophie. Réponse à la Philosophie de la Misère de M. Proudhon.
Une telle entreprise dépasse le cadre de ce que l’on pourra se proposer ici, mais l’on pourra tenter de commencer à déblayer le dossier, de rappeler qu’avant le « vieil Engels » il y eut d’abord un jeune homme : les séances qui lui seront consacrées consisteront donc en un parcours thématique sur ses écrits, en suivant le cheminement qui, de la découverte de la condition ouvrière et des aspirations de l’Allemagne de son temps, le conduira via la critique littéraire et philosophique, à la critique de l’économie politique (qui occupera ensuite Marx pour les quarante années qui suivront), et à la rédaction, avec Marx, du Manifeste du Parti communiste.
Une première question se pose à propos de la « langue française » abordée (lue) et employée par Marx : l’état de la langue française, dans la décennie 1840, la langue littéraire (celle des Mystères de Paris d’Eugène Sue, par exemple) mais aussi la langue de la philosophie (franco-allemande ?), de l’économie politique (franco-anglaise ?), du « socialisme utopique » (franco-... français ?).
Une seconde question porte sur l’écart que suggèrent les fortunes de ce texte : échec éditorial complet en 1847, il sera longtemps « oublié », pour ne paraître en Allemagne qu’après la mort de Marx, à la faveur équivoque de résurgences de proudhonisme, et n’être réédité en France que cinquante ans après sa première parution. Entre ces éditions, le silence dans lequel il gît appelle éclaircissement : scientifiquement, politiquement, philosophiquement, quel est le chemin parcouru par Marx depuis cette période bruxelloise dont étaient sortis la Misère et le Manifeste ? Qu’est-ce que cela implique pour lire la Misère de la philosophie ?
vendredi 9 novembre : le jeune Engels
vendredi 23 novembre : le jeune Marx
vendredi 14 décembre : la rencontre de Marx et d’Engels , Paris-Bruxelles (1843-1847)
vendredi 11 janvier : les écrits du jeune Engels – poète et critique littéraire
vendredi 25 janvier : lecture de la Misère de la philosophie
vendredi 8 février : les écrits du jeune Engels – l’« Anti-Schelling »
vendredi 7 mars : lecture de la Misère de la philosophie
vendredi 21 mars : les écrits du jeune Engels – des Lettres de la Wupper à l’Esquisse
vendredi 25 avril : lecture de la Misère de la philosophie
vendredi 16 mai : les écrits du jeune Engels – vers le Manifeste
vendredi 30 mai : lecture de la Misère de la philosophie
Pour se rendre à Chauvigny :